Hier, 11 heures. Un franc soleil illumine les marronniers du Cours Briand de Charleville, qui se reflètent dans la vitrine du local de la section socialiste L'Etincelle. A l'intérieur, la flamme des primaires est moins vibrionnante qu'une semaine auparavant. « C'est trompeur. On comptabilise vingt votants de plus (156 contre 136)… » note Philippe Decobert, président de ce bureau de vote qui regroupe le centre du chef-lieu et les communes de Montcy et Aiglemont.
« On a disposé les lieux différemment pour que le cheminement soit plus fluide. Par ailleurs, ceux qui avaient déjà voté au premier tour n'ont pas à s'acquitter de l'euro symbolique. Et puis c'est connu : quand il n'y a plus que deux bulletins sur la table, on passe moins de temps dans l'isoloir… Bref, on gagne du temps. »Comme quoi effectivement il ne faut pas se fier aux apparences. Le 9 octobre, on avait vu ici les gens faire la queue. Rien de tel hier. Mais une participation à la hausse.Dans cette section acquise à Martine Aubry où pourtant François Hollande avait viré en tête, président et assesseurs vivent ce second tour sereinement. Quoi qu'il advienne, c'est un socialiste qui gagnera… On plaisante même. Et comme dans tous les bureaux de vote, primaires ou pas, on patiente gentiment quand le votant se fait plus rare. « Ah bon, Australie-Nouvelle Zélande est retransmis sur TF1 ? Ça fait dix minutes que j'essaie de me connecter sur France 2… »