dimanche 20 juin 2010

CHARLEVILLE-MEZIERES (Ardennes) : Réseau d'eau potable de Coeur d'Ardenne : La traque à la fuite porte ses fruits


Des pertes moins importantes que la moyenne nationale. Le réseau d'eau potable de la communauté d'agglomération fait la chasse aux fuites et multiplie les installations de compteurs.
Le chiffre des pertes estimées sur le réseau d'eau potable géré par la communauté d'agglomération pour l'année 2008 s'élève à 25 %.Soit un taux de rendement (*) amélioré du réseau qui atteint 75 %. Et ce, alors que « la moyenne des villes en France se situe plus autour des 72 % », précise Philippe Decobert, vice-président de la communauté d'agglomération en charge de l'eau et l'assainissement. Un résultat plus qu'honorable qui peut s'expliquer par les actions menées sur les réseaux par le service intercommunal de l'eau pour diminuer les pertes.Il s'agit tout d'abord de l'installation de compteurs d'eau sur des points qui en étaient jusqu'alors dépourvus. Ainsi, « la totalité des points de desserte des collectivités est équipée d'un compteur depuis 2010 », explique l'élu.Auparavant, le volume d'eau qui y était consommé, était assimilé à des fuites, et n'était donc pas facturé. Un manque à gagner certain mais difficile à estimer : « (Cette pratique, NDLR) était généralisée à l'échelle de toute la France », précise Véronique Allard, du centre technique de l'eau. Des subventions en jeuAutres points désormais équipés : les réservoirs, les purges en fin de canalisations et les stations de traitement. De même, l'arrosage des espaces verts est désormais pris en compte.Mais pour d'autres opérations telles que le lavage de voirie après travaux, le volume d'eau utilisé n'est estimé que par calcul, selon des formules établies par décret.De quoi augmenter le taux de rendement, donc baisser les pertes : « On espère atteindre les 77 % l'année prochaine », dévoile l'élu. Et d'ajouter : « Cet indicateur a des incidences concrètes, puisque les subventions versées par l'agence de l'eau pour la réalisation de travaux sur réseau dépendra de l'indicateur atteint et surtout de son évolution. L'agence s'intéresse ainsi maintenant à la qualité du réseau et au soin qui lui est apporté ».Instauré par un décret de 2007, cet indicateur jauge la performance des réseaux, bouleversant ainsi le mode de fonctionnement des services de distribution : « On est passé d'une ère du tout curatif, où on intervenait quand la fuite est déjà là, à du tout préventif », explique Véronique Allard. Une orientation qui nécessite tout de même « une phase d'équipement ». Car l'achat de compteurs tout comme l'acquisition de capteurs acoustiques (permettant de détecter les fuites) ont un coût. « Je ne peux pas vous donner de sommes globales. Mais ce sont des investissements qui sont largement rentabilisés. Pour les 20 capteurs de Nouzonville par exemple, cela a coûté 23.000 euros ». Mais leur installation aurait permis de diminuer les pertes d'eau : « On a produit 200.000 m3 en moins par rapport à l'année précédente ».

(*) Taux de rendement : calculé en divisant le volume d'eau consommé, donc facturé, par les abonnés et le volume produit